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Les conséquences de la hausse des taux directeurs

Les conséquences de la hausse des taux directeurs

20 décembre 2022

Au 1er janvier 2023, le pouvoir d’achat des Français va encore baisser avec une inflation qui devrait grimper à 7% en début d’année. Le coût de l’énergie aura également un impact sur le budget des ménages avec l’augmentation de 15 % du prix du gaz et de l’électricité à partir de janvier. Côté transports, le prix du gazole est reparti à la hausse ainsi que le Pass Navigo sera désormais à 84,10 euros.

Quels sont les facteurs expliquant l’inflation ?

D’après l’Insee, les prix à la consommation ont progressé en France de 5,2% en mai 2022.
Plusieurs facteurs peuvent expliquer l’inflation actuelle : une distorsion entre offre et demande, la guerre en Ukraine, des relocalisations de certaines productions en Europe ou encore la transformation énergétique. En effet, en 2020 et 2021, les ménages ont fortement baissé leur consommation du fait de la pandémie de Covid-19. De ce fait, ils ont accumulé un niveau d’épargne très important. Par exemple, fin 2021, les ménages français disposaient de plus de 300 milliards d’euros sur leurs comptes en banque. Cet excès d’épargne a été possible avec l’aide des banques centrales.

Pour maîtriser l’inflation, les banques centrales supervisent et régulent le processus de création monétaire et interviennent en cas de besoin, afin de s’assurer qu’il y a suffisamment d’argent en circulation pour favoriser l’économie. L’inflation augmente fortement lorsqu’il y a un excès d’argent dans l’économie qui permet d’acheter trop peu de biens et de services.

Ce que la BCE contrôle, ce sont les taux d’intérêt directeurs auxquels les banques commerciales privées peuvent obtenir de l’argent ou des liquidités, auprès de leur banque centrale nationale, lorsqu’elles n’ont pas assez de fonds pour leurs clients. En ajustant ses taux d’intérêt, la BCE influence indirectement les taux appliqués par les banques commerciales à leurs clients, ce qui permet de réguler le flux d’argent créé par ces banques lorsqu’elles accordent des prêts.


L’impact des taux sur les entreprises

Du côté des entreprises, la hausse la plus conséquente touche le taux moyen des découverts. Plus précisément, la Banque de France annonce qu’au 1er trimestre 2022, le taux moyen des découverts est de 2,90% contre 2,26% au trimestre précédent. Cette variation provient du fait que ce taux réagit de façon importante aux évolutions des taux d’intérêts, sachant qu’il suit directement la courbe des financements de marché.

Cette inquiétude provient notamment de la hausse des niveaux d’endettements des PME durant la crise sanitaire. En effet, par ce biais, les entreprises ont vu baisser leur notation bancaire, ce qui ne facilite pas la tâche pour avoir l’accès au crédit. Cela ne semble pas encore pénaliser concrètement les entreprises.

Ainsi, selon l’enquête de Bpifrance, 9% des entreprises déclarent connaître des problèmes pour obtenir un crédit d’investissement, ce qui représente un niveau équivalent à l’année précédente. De plus, la Banque de France avance que les crédits mobilisés par les entreprises correspondent à 1265,5 milliards d’euros jusqu’à mai 2022, soit une hausse de 4,2% sur un an. En outre, les crédits des grandes entreprises ont augmenté de 5,8% contre 4,7% en avril 2022 et ceux des PME de 4,5% contre 4% en avril 2022.



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